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• v. 1600; rerement 1190; relment 1170 ; de rare♦ Peu souvent. « Cette ivresse de l'âme [...] qu'on éprouve si rarement » (Laclos). Il vient rarement nous voir. Ça arrive rarement.♢ Littér. (en tête d'une propos. et entraînant l'inversion du sujet) « Si nous voulions être toujours sages, rarement aurions-nous besoin d'être vertueux » (Rousseau).⊗ CONTR. Communément, couramment, fréquemment, souvent.Synonymes :- guère- peuContraires :- fréquemment- souventrarementadv. Peu souvent.⇒RAREMENT, adv.Peu souvent. Anton. souvent, fréquemment.A. — [Dans un syntagme verbal] Les premiers mots de Cottard à sa femme furent: — J'ai rarement vu Mme Verdurin aussi en verve que ce soir (PROUST, Swann, 1913, p. 264). Comme Lamartine, il riait rarement (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 9). Le petit entrepreneur a rarement les moyens de connaître les plans de production de ses multiples concurrents (Univers écon. et soc., 1960, p. 12-2).— [Avec l'adv. si] C'est grand dommage que cet oiseau privilégié se voie si rarement à Paris (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 88).— [Avec l'adv. assez] Cela m'arrive assez rarement pour qu'on ne me garde pas rancune (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 87).— En partic. [Dans un segment sans verbe exprimé] Quelques concerts classiques. Du Beethoven, du Schumann. Du Berlioz rarement (L. FEBVRE, La Vie, cette enquête continue, [1935] ds Combats, 1953, p. 45). — Elle lisait beaucoup? — Je l'ai presque toujours vue avec un livre... — Elle sortait? — Rarement sans Monsieur... ou alors avec sa belle-mère (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 79).B. — [En tête de phrase ou de prop.] J'étais faible de corps, le pouls battait mal, je souffrais de la poitrine, je flottais d'esprit. Rarement je me sentis si bas (MICHELET, Journal, 1842, p. 401). Rarement, la production d'un compositeur a pu paraître aussi achevée (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p. 216).Prononc. et Orth.:[
], [
-]. V. rare. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. raremant « peu souvent » (Moamin et Ghatrif, éd. H. Tjerneld, p. 264), attest. isolée; à nouv. 1555 rarement (RONSARD, Hymne de l'or, 624 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 205); 2. 1544 « remarquablement, exceptionnellement » (M. SCÈVE, Délie, éd. E. Parturier, dizain 424, p. 288). Dér. de rare; suff. -ment2. Cf. l'a. fr. relment « peu souvent » (ca 1170, Rois, éd. E. R. Curtius, p. 9 [I Sam. 3, 1]), rerement (fin XIIe s., Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, éd. K. Hofmann, p. 62) formes limitées à l'a. fr., dér. de l'a. fr. rer (rare). Fréq. abs. littér.:2 092. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 817, b) 2 453; XXe s.: a) 2 191, b) 3 007.
rarement [ʀɑʀmɑ̃; ʀaʀmɑ̃] adv.ÉTYM. V. 1600; relment, 1170; rerement, 1190; de rare.❖1 Dans des cas rares, peu souvent, peu fréquemment. ⇒ Guère, peu, quelquefois (→ Aimable, cit. 10; blâmer, cit. 2; comique, cit. 7; conforme, cit. 3; gratuit, cit. 2). || Très rarement, bien rarement (→ Divan, cit. 2; institution, cit. 15). || Cette ivresse (cit. 14) que l'on éprouve si rarement. || De plus en plus rarement (→ Maison, cit. 16). || Il vient nous voir, mais assez rarement.1 La raison habite rarement les âmes communes et bien plus rarement encore les grands esprits.France, le Petit Pierre, XXXIII.♦ Littér. (En tête d'une proposition et entraînant l'inversion du sujet). || « Rarement se pardonnent-elles l'avantage de la beauté » (→ Irrémissible, cit. 1, La Fontaine). Cf. R. Le Bidois, Inversion du sujet, p. 139-140, qui cite Maurois, Romains, R. Rolland, etc.2 (…) si nous voulions être toujours sages, rarement aurions-nous besoin d'être vertueux.Rousseau, les Confessions, II.2 Littér. D'une manière peu commune.❖CONTR. Communément, constamment, couramment, fréquemment, généralement, habituellement, souvent.
Encyclopédie Universelle. 2012.